Echelle géo-démographique et interdépendance des territoires

epci 2015

Si ReloK est géré au niveau national (on peut même imaginer une gestion européenne du projet), sa fonctionnalité est locale. Qu’entend-on par cette localisation ? Idéalement ce serait le meilleur compromis entre un espace le plus restreint possible pour limiter au maximum les transports de marchandises et une aire la plus large possible afin que l’adoption d’une monnaie locale ne soit pas trop restrictive.

Quel pourrait être cet espace ? Pour que ReloK prenne tout son sens, la petitesse prime donc exit une gestion d’une monnaie locale au niveau national, beaucoup trop grand, tout comme le niveau régional, surtout avec le regroupement des régions. Sans compter que si l’on peut espérer que ce projet s’applique dans plusieurs pays, aucun ne dispose de région de taille similaire. Ce dernier argument nous ordonne d’oublier une mise en oeuvre départementale du projet pour la même raison tout en nous orientant vers une réflexion plus démographique que géographique.

Cela semble résoudre le problème, les seules strates qui prennent en compte un temps soit peu la démographie dans notre pays sont les EPCI :

Selon l’INSEE, au 1er janvier 2015 seules 70 communes françaises (dont Paris cela dit) ne faisaient pas partie d’un EPCI – voir la carte. Surlignons ici le terme communauté de communes qui semble le plus connu et se prête mieux à notre « démonstration » que l’acronyme EPCI.

La communauté de communes semble donc l’espace le plus apte pour mettre en oeuvre le projet ReloK, chacune aurait donc sa propre monnaie locale (M) – voir schéma – complémentaire et disposerai d’un espace assez grand pour pouvoir produire la plupart de sa nourriture et de ses biens de consommation.

Pas d’autarcie mais une bonne dose d’auto-suffisance

En relocalisant l’économie à l’échelle d’une communauté de commune il est évident que ReloK ne prône pas un retour à l’autarcie puisque tout secteur économique nécessitant de produire à grande échelle (l’industrie automobile par exemple) ne pourra pas être intégré dans ce projet. Ce n’est pas le but recherché. Par contre ReloK pourra ré-insuffler de l’auto-suffisance alimentaire ainsi que dans la production de biens et services de base à un territoire. Il semblait nécessaire d’éclaircir ce point, tout comme le fait de ne pas s’étendre plus que de raison sur celui-ci.

Comment pourrait s’articuler les relations monétaires entre les territoires ?

Cette question est cruciale et sa résolution délicate. La bonne mise en oeuvre de ReloK repose sur une bonne complémentarité entre les territoires (on parle bien ici des communautés de communes) : il est absolument nécessaire que la monnaie locale puisse être utilisé entre deux territoires juxtaposés afin que les personnes habitants à une frontière territoriale ne soit pas pénalisées lorsqu’elle achète à l’extérieur. Puisqu’on utilise un système de carte il est tout à fait possible d’identifier à quel territoire appartient le possesseur de la carte tout comme la localisation du terminal de paiement. Il suffit donc d’appliquer une règle la plus logique possible pour que la monnaie locale puisse circuler sans perdre de vue son objectif restrictif premier.

Établir une règle que soit logique et simple n’est pas une mince affaire mais en voici un premier jet :

  • un territoire peut échanger avec son voisin (ou tout territoire situé dans un rayon de 20km) sans pénalité.
  • pour un échange entre des territoire distants on appliquerai tout simplement une pénalité de 5% pour chaque territoire d’écart.

Cette règle semble simple et juste. Les 20km et 5% ne sont qu’un ordre d’idée. Voici ce que cela donne en prenant pour base la communauté urbaine Montceau – Le Creusot en Saône et Loire :

relok 71

Écart distant entre EPCI, base Montceau – Le Creusot.

 

Avec cette règle, alors que le département de Saône-et-Loire est un des plus grands de France, quasiment tous les EPCI du département se retrouvent à une distance maximum de 2. C’est comme un démineur inversé, vous rappelez-vous ce jeu ? En tous cas, cela confirme que cette échelle semble la plus juste.

Quid des grandes agglomérations ?

Si en terme géographique adopter cette échelle et cette règle est adapté à une zone rurale comme la Saône-et-Loire, ce schéma est-il adapté à la ville ? Si l’on réfléchi ne serait-ce qu’en terme de denrées alimentaires, on peut imaginer l’effet pervers de ce système, les abords des grandes villes seraient vouées à en devenir le grenier. Mais n’est-ce pas déjà le cas ?

Dans le chapitre suivant, portant sur la réglementation, nous aborderons le sujet du foncier. Il est important pour notre société de se réguler aussi de ce côté là, en laissant sa place à la nature. Pour faire simple, toute extension urbaine sur un terrain non bâti devra être compensé par une déprise foncière au profit de la nature, à l’échelle de l’EPCI.

Vers un exode urbain ?

Ce n’est pas le but recherché, quoi que… Mais cela pourrait être un effet pervers (ou pas) de la mise en oeuvre du système ReloK, la pénalité pour chaque territoire d’écart aurait pour conséquence un prix plus élevé dans les grandes agglomérations qu’en campagne à cause de la grande quantité de terre nécessaire pour nourrir une telle quantité d’habitants. Nombre de choses seront produites à plus de 2 EPCI d’écart, ce qui aurait pour conséquence un prix majoré.

Plusieurs questions se posent cependant pour éviter cela :

  • qui récolte les taxes des pénalités ?
  • comment utiliser ce profit pour contrer le problème ?

Comme on peut le voir, il reste bien des sujets à aborder, ReloK et sa monnaie locale sont bien au cœur d’un projet global de changement de société.

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